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Les débuts de la coop



Je vais vous raconter une histoire qui commence en 1837 alors que des militant-es luttent pour que le pouvoir soit entre les mains du peuple canadien-français. Ces patriotes finissent par être pendus dans la prison "Au pied du courant", à deux pas d'ici. Des générations plus tard, c'est la crise d'octobre.


Comme on commence à changer le monde d'abord au niveau local, dans une ville, un quartier, la gang décide d'emménager dans le Centre-Sud et de former la communauté "Au Pied du Courant". "Au pied du Courant" pour se rappeler les traditions de lutte et de résistance de notre histoire et de celle du quartier. Et parce que travailler à changer le monde, c'est à contre-courant. Alors on parle parle, jase jase. Plusieurs militent au Comité logement Centre-Sud ou à la coalition Alerte Centre-Sud. On décide de partir une coopérative d'habitation dans le quartier. Le FRAPRU fait des gains dans le domaine du logement social, un nouveau gouvernement arrive au pouvoir et injecte de l'argent dans les coops. Dans le cadre du projet Faubourg Québec, on réussit à gagner des logements sociaux dans le quartier.

En 1995, on va donc voir le groupe de ressources techniques CDH pour mettre sur pied une coop. Le CDH entre alors en scène, avec entre autres ses architectes Colin et Douglas, Marco qui aide à développer le projet, Denise qui suit les finances de près. On commence à ratisser les rues du Centre-Sud pour trouver un bâtiment.

Trouver une belle bâtisse à vendre avec une grande cour, à l'ouest de De Lorimier et pas cher - pas de problème croient-ils! Mais deux mois plus tard, ils n'ont rien trouvé. Alors Douglas du CDH dit : "En tout cas, il y a des bâtisses en-dessous du pont Jacques-Cartier. L'un a passé au feu, l'autre est délabré, abandonné depuis 21 ans, des vieux hangars, un terrain contaminé... Je suis sûr que ça ne vous intéressera pas!".

"Mais c'est pour nous!", répond la petite gang, mais à une condition : ça prend une grande cour si on veut que 15 familles viennent habiter sous le pont Jacques-Cartier. Commencent alors de longues négociations avec la Ville pour acheter le terrain de la future grande cour. Une chance qu'il y avait des Martin Lemay, Denis Charette, Denis Labarre et Denis Quirion pour nous appuyer là-dedans. Ça a fini par marcher.

On commence donc à construire la coop. Étant donné qu'on voulait que les familles puissent s'installer dans ce bout du quartier, on décide de ne pas construire de 3 1/2, mais plutôt de plus grands logements (on a 6 x 4 1/2, 5 x 5 1/2 et 4 x 6 1/2). De ces 15 logements, 6 pourront être subventionnés par l'OMH.

De nouveaux acteurs entrent en scène. Les entrepreneurs Joël Plasse et Martin Montreuil vont construire des logements de qualité tout en respectant le budget plutôt, pour ne pas dire pas mal, serré. Le comité chantier de la coop traverse de longues heures de travail et d'arrachage de cheveux.

Pendant qu'une partie de la gang porte des casques de construction, l'autre cherche de nouveaux membres. Les fondateurs et fondatrices vont habiter 4 des 15 logements et trouver 11 nouveaux ménages. De ces nouveaux et nouvelles membres, 3 viennent de l'extérieur de Montréal et les autres, des quartiers Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont et Centre-Sud.

On emménage, les comités sont mis sur pied, on fait des corvées. Après plus d'un an, on fête la réussite de ce beau projet-là. Le comité relations sociales décore la grande cour communautaire et c'est comme ça qu'on est rassemblé-es aujourd'hui pour fêter la naissance de la coopérative "Au pied du courant".


Nancy Burrows, 26.09.1998. Édition : Nicole Nepton

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