Il y a des années que je m'étonne de l'accent mis par le Québec sur les problèmes de santé causés par la fumée secondaire alors qu'on ne fait rien pour réduire la circulation automobile de plus en plus envahissante dans les grands centres, comme si elle n'avait pas d'impacts sur la santé publique. Je n'avais pas tort : selon un rapport de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, l'augmentation incontrôlée de l'utilisation de la voiture et des véhicules utilitaires sport (VUS) entraîne de grands problèmes de santé publique.
L'article du Devoir cite les hospitalisations et les décès par maladies cardio-respiratoires associées aux émissions polluantes, dont l'asthme chez les enfants et la mortalité précoce due au smog chez les personnes âgées, l'aggravation des maladies chroniques et des allergies respiratoires pendant les canicules, le taux plus élevé de maladies liées aux émissions de toxiques et de bruit chez les personnes vivant en bordure des grands axes routiers et l'augmentation de la probabilité d'être obèse. Les secteurs les plus densément peuplés - dont Ville-Marie - comptent aussi presque un accident par intersection. Par ailleurs, l'organisation du transport génère des inégalités d'accès qui se traduisent en inégalités sociales et de santé.
L'Agence conclut à la nécessité d'un virage majeur dans les stratégies du ministère des Transports, tout en dénonçant le feu vert accordé par Québec à l'autoroute 25 vers Laval de même que la transformation en autoroute de la rue Notre-Dame à certaines heures.
Nicole Nepton
Pages reliées : Dossier : Tout savoir sur la pollution atmosphérique, Doctissimo Nos villes entre les mains du transport en commun, 10.2005 Air pur?, Josée Boileau, 31.05.2006 Un projet mobilisateur, Jean-Robert Sansfaçon, 24.05.2006 Le transport urbain, une question de santé. Rapport annuel 2006 sur la santé de la population montréalaise, Direction de santé publique, Agence de santé et de services sociaux de Montréal, 23.05.2006 Une nation toxique, 10.01.2006
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